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Les résidents de l’Ehpad de Pont de Claix sont toujours l’objet de toutes les attentions. Aujourd'hui, la crise sanitaire liée à l'épidémie du Covid-19 accentue encore la mobilisation des personnels et s’accompagne d’une organisation plus complexe et très rigoureuse.

Une décision anticipée du maire Christophe Ferrari a ordonné la fermeture aux visites des proches dès le 10 mars dernier. Depuis, tout est organisé au sein de l'établissement pour que l'épreuve soit surmontée de la meilleure manière possible. C'est un surcroît de travail pour l'ensemble du personnel. Sur ce point, la directrice Véronique Chizelle souligne l'implication de tous : « Nous sommes sur une organisation de prise en charge globale. C'est-à-dire que chacun remplit ses missions au-delà de ce qu'elles sont en temps normal. Il y a de la solidarité entre tous les agents que je remercie beaucoup. Le renfort de collègues d’autres services qualifiés en gérontologie pour les moments d'échanges et de lien avec les résidents est apprécié ».

En temps normal, 55 personnes travaillent à la résidence. Seules 7 d’entre elles sont actuellement absentes, pour des raisons familiales ou médicales. Certains agents ont augmenté leur temps de travail pour faire face à cette situation de crise inédite.

 

Une série de mesures humaines et techniques

  • La santé et la présence médicale

Au 17 avril, il n'y avait heureusement pas de cas avéré de Covid-19 à la résidence. Les résidents sont testés dès les premiers symptômes inquiétants. Un médecin-coordinateur a été embauché pour une présence hebdomadaire de 8 heures. Les infirmières et les aides-soignants sont à leur poste. L'équipe est en contact permanent avec une cellule de crise du CHU et des télé-consultations avec les médecins traitants ont été mises en place.

  • Les protocoles sanitaires

À leur arrivée, tous les agents enfilent une tenue professionnelle adaptée, mettent des masques, prennent leur température et se servent de gel hydroalcoolique. Les tenues sont laissées en fin de journée à la lingerie pour lavage immédiat sur place. C'est un gros travail.
Deux fois par jour, toutes les surfaces de contact (poignées de portes, chaises...) sont désinfectées.

  • Le matériel

Masques, gants, sur-blouses, charlottes, gel... tout est en stock. Des sur-équipements sont également disponibles. Ils seront utilisés en cas de Covid-19 avéré. Depuis un mois, l'État, via ses forces armées, livre chaque semaine des masques chirurgicaux et du gel.

  • L'accompagnement des résidents

Les temps de présence auprès de chacun sont privilégiés, l'animatrice est désormais à temps plein et reçoit le renfort d'une nouvelle collègue, ainsi que de personnels d'autres services compétents en gérontologie. 

Au sein de la structure de 60 places, 95 % des résidents ont des troubles cognitifs, ce qui rend plus difficile encore la compréhension des nouvelles mesures comme le confinement en chambre. Pour améliorer le moral, des sorties dans le jardin sont encouragées, mais avec de très fortes restrictions : pas de regroupement, des distances largement supérieures à 1 mètre, un accompagnement par un professionnel, une durée de sortie limitée… Lorsqu’une personne est en fin de vie, la famille est autorisée à venir, moyennant un protocole sanitaire très strict.

  • L'accompagnement des familles

L'accueil téléphonique est maintenu et un mail hebdomadaire fait le point sur la situation. Un système de visiophonie est opérationnel depuis mi-avril permettant ainsi aux familles et aux résidents de se voir en parlant via un grand écran installé au rez-de-chaussée. Ce nouvel équipement est financé conjointement par le Département de l'Isère et la Ville.

Sourire dans l'adversité

Pour les anciens, la crise sanitaire du Covid-19 est vécue comme une double peine : la peur de contracter une maladie très grave lorsqu'on est âgé et la solitude amplifiée par les mesures de confinement très strictes. Cela génère une angoisse sourde et affecte le moral de certains. « C'est là que notre rôle est plus déterminant encore », affirme Véronique Chizelle, la directrice. « Nos journées sont très longues mais chacun naturellement en fait plus pour répondre à une situation exceptionnelle. Ce plus correspond souvent à du temps supplémentaire que nous passons auprès des résidents dont la vie sociale habituelle est complètement chamboulée. Les temps collectifs leur manquent cruellement : les repas en salle, les activités partagées, les sorties à plusieurs... ».

La vie continue bien sûr. Et dans un Ehpad plus qu'ailleurs la vie côtoie la mort. Comme d'habitude malheureusement, des décès non liés à l'épidémie ont eu lieu ces dernières semaines. Des moments cruels pour tous en temps normal mais qui sont dans le contexte d'anxiété actuel d'autant plus difficiles à vivre. Pourtant, le personnel reste debout et vaillant. Et souriant. Pour éclairer coûte que coûte le quotidien de celles et ceux qu'ils accompagnent et protègent avec le cœur.

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Publié le 17 avril 2020